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REYRE Joseph (1735 - 1812)Biographie | Bientôt la biographie résumée de la vie de Joseph Reyre dit l'Abbé Reyre... | |
| Bibliographie | La production littéraire de l'Abbé Reyre est non seulement importante par le nombre d'ouvrages qu'il a écrit mais surtout par le succès qu'ils ont remporté. Ses ouvrages, dont le premier date de 1765, ont été réimprimés de façon quasi ininterrompue jusqu'à l'aube du XXème siècle. Sur cette période de près d'un siècle et demi, j'ai recencé près de 300 éditions/réimpressions... et il n'est pas de mois sans que je découvre au moins une édition, traduction, ou réimpression nouvelle.
Voici par ordre chronologique de 1ère édition, les oeuvres de l'Abbé Reyre:
- L'Ami des enfants devenu par la suite Le Mentor des Enfants et des Adolescents - 1765 (ou 1763 selon certaines sources)
- Oraison funèbre de Louis Dauphin - 1766
- Testament spirituel ou derniers adieux d'un père mourant à ses enfants - 1776 - (J. Reyre en est uniquement l'éditeur)
- L'école des jeunes demoiselles - 1780
- Anecdotes Chrétiennes - 1801
- Le fabuliste des enfants et des adolescents - 1803
- Bibliothèque poétique de la jeunesse - 1805
- Prônes nouveaux en forme d'homélies - 1809
- Petit carême en forme d'homélies - 1809
- Supplément aux prônes nouveaux et au petit carême en forme d'homélies ou instructions courtes et familières sur les principales fêtes de l'année - 1811
- Année Pastorale - 1813 - (compilation posthume des trois ouvrages précédents)
- Méditations évangéliques - 1813 - édition
Joseph Reyre et la question de l'anonymat des premières oeuvres
La question de l'anonymat des premières oeuvres de l'Abbé Reyre ne m'avait jamais traversé l'esprit. Par contre, Nadine Bérenguier (Professeur à l'Université du New Hampshire), s'interroge sur ce fait dont l'explication ne paraît pas évidente.
En effet, la réflexion de Nadine Bérenguier tourne autour d'un apparent illogisme de cet anonymat: autant l'anonymat des auteurs de romans se comprend, puisque les romans allaient souvent à l'encontre des bonnes moeurs, autant il n'y avait pas de raison de cacher la "paternité" d'oeuvres relevant du canon des bonnes moeurs.
Quelques recherches dans mes documents et ma connaissance de la vie de l'Abbé Reyre m'amènent à ébaucher l'explication suivante:
- Pourquoi les premières oeuvres de l'abbé Reyre étaient elles anonymes?
1° Peut-être sa condition de Jésuite l'a poussé à se "cacher". N'oublions pas que la première édition de "L'ami des enfans" date de 1763 ou 1765. A cette période Joseph Reyre s'était réfugié à Avignon, dans le Contat Venaissin suite à l'expulsion des Jésuites du royaume de France (1762). Cette première édition, était en outre éditée à Paris. Il était peut être nécessaire de faire "profil bas". Un spécialiste de l'histoire des Jésuites pourrait éventuellement apporter des précisions sur le comportement des jésuites pendant cette période.
2° La préface que J Reyre écrit dans le "testament spirituel" peut nous donner un éclairage complémentaire. Dans ce livre, J Reyre conserve un double anonymat: pour l'auteur Lasne d'Aiguebelle et pour lui même, l'éditeur. Pour l'anonymat de Lasne d'Aiguebelle, Reyre nous donne dans la préface une indication intéressante qui pourrait expliquer en partie l'anonymat que lui-même préserve dans ses ouvrages: "Il n'a point voulu y mettre son nom; & c'est par respect pour sa délicatesse & pour celle de sa famille que nous ne le mettons pas non plus au frontispice du Testament Spirituel; & que nous l'avons caché aussi dans cette Préface." Reyre ajoute sur la même page une note de bas de page qui reprend un extrait de la préface de la deuxième édition des "Sentiments affectueux" de Lasne d'Aiguebelle: "Au reste, Monseigneur, ne trouvez pas mauvais que j'ose vous taire mon nom, & que toute mon ambition se borne à souhaiter qu'il soit écrit dans le livre de vie".
- A partir de quelle(s) année(s) les oeuvres de Joseph Reyre ne sont-elles plus anonymes?
1° L'analyse des oeuvres anonymes de Reyre montre un tournant vers 1785. Postérieurement à cette date, ses oeuvres anonymes sont rares. Une analyse de ces dernières montre qu'il s'agit de réimpressions d'éditions antérieures à 1785!
- Pourquoi Joseph Reyre s'est-il "dévoilé"?
1° Ce changement me paraît étroitement lié à la publication par Berquin d'un ouvrage paru sous le nom de l'Ami des Enfants.
2° En 1782, Berquin publie sous la forme de chapitres (?) une revue dont le titre reprend celui de l'ouvrage de Joseph Reyre: L'ami des enfans. Berquin publie ses chapitres au cours des années 1782, 1783, 1784. Ils connaissent immédiatement un très grand succès et l'ami des enfans de Berquin sera publié pendant de nombreuses décennies.
3° En somme, le titre "L'ami des enfants", invention de l'abbé Reyre, a été subtilisé par Berquin. M. Jauffret, auteur en 1827 des "Lettres sur les fabulistes" écrit (pages 248-249): "un trait de modestie qui fait beaucoup d'honneur au caractère de notre fabuliste est celui que je vais vous raconter. Reyre avait déjà publié la première édition de son Ami des Enfans: c'est ainsi qu'il avait intitulé un traité de morale à l'usage de l'enfance, mêlé de prose et de poésie. Berquin entreprit un journal pour le premier âge, et lui donna le même titre. L'abbé Reyre aurait pu lui disputer; les tribunaux l'auraient maintenu dans sa propriété d'un titre qu'il avait employé le premier; il préféra d'y renoncer, et les éditions du même livre qu'il donna depuis furent intitulées le Mentor des Enfans."
4° Nous pouvons donc penser que Reyre a tiré l'enseignement de l'accaparement de son "titre" par un autre et qu'il ait décidé de ne plus publier anonymement ses oeuvres. La première oeuvre publiée postérieurement aux publications de Berquin est la deuxième édition de l'Ecole des Jeunes Demoiselles en 1786: elle ne pas anonyme. |
| L'Ami des Enfants - Le Mentor des Enfants |
| | L'Ami des Enfans - 1772 - J. Merlin (Paris) Tranche du Livre |
| | L'Ami des Enfans - 1772 - J. Merlin (Paris) Page de Titre |
| | L'Ami des Enfans - 1772 - J. Merlin (Paris) 1ère page |
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| | Le Mentor des Enfants - 1834 - Didier (Paris) & Martial Ardant (Limoges) Frontispice (Gravure de Hocquart, Paris) |
| | Oraison funèbre de Louis Dauphin | L'Oraison Funèbre de Louis Dauphin est le premier écrit connu de l'Abbé Reyre. Il semble que cette oraison ait été écrite en l'espace de 15 jours et Joseph la prononça le 18 avril 1766 dans la Chapelle des pénitents blancs d'Avignon. |
| | Oraison Funèbre de Louis Dauphin - 1766 - Garrigan (Avignon) Page de Titre |
| | Oraison Funèbre de Louis Dauphin - 1766 - Garrigan (Avignon) 1ère page |
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| | Testament Spirituel | Le Testament Spirituel n'est pas une oeuvre de Joseph Reyre. Celui-ci en est uniquement l'éditeur. L'auteur de cet ouvrage est le chevalier de Lasne d'Aiguebelle sur lequel mes recherches n'ont apporté que peu d'éléments. Il a été l'auteur, hormis le Testament Spirituel, de deux ouvrages:
- "Sentiments affectueux de l'âme envers Dieu", en 1765 à Avignon chez la veuve Girard. la première édition était intitulée: "Sentiments d'une âme dégoûtée de la vie".
- "La religion du coeur, exposée dans les sentiments qu'une tendre piété inspire", en 1767 à Paris chez Delalain. Cet ouvrage sera édité par la suite à plusieurs reprises jusque vers 1830.
C'est à la préface, rédigé par Joseph Reyre, que nous devons de connaître les rares éléments concernant la vie et la personnalité de Lasne d'Aiguebelle. Nous y apprenons qu'il aurait été "consul de la nation" au Levant, qu'il était marié et avait plusieurs enfants (L'un de ceux-ci sera religieux attaché à l'église St Philippe du Roule à Paris). Nous savons que sa veuve et ses enfants habitaient dans l'une "des plus considérables villes du Royaume" (Avignon?). Encore vivant, Lasne d'Aiguebelle vivait proche d'Eyguières (Avignon, Carpentras, Salon, Aix?) puisque Joseph nous dit qu'il l'a vu peu de temps avant son décès. Lasne d'Aiguebelle est mort suite à une "maladie de langueur" qui "dura plus de six mois". Joseph est allé à son enterrement ou du moins est allé se pencher sur sa tombe: "Heureux moi-même d'avoir pû jeter quelques fleurs sur le tombeau d'un si grand homme de bien, qui m'honoroit de sa confiance et de son amitié!." |
| | Testament Spirituel - 1776 - Jean Mossy (Marseille) |
| | Testament Spirituel - 1779 - Jean Mossy (Marseille) |
| | Testament Spirituel - 1776 - Jean Mossy (Marseille) |
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| | L'Ecole des Jeunes Demoiselles | L'Ecole des Jeunes Filles ou Lettres d'une Mère Vertueuse à sa fille, est l'un des ouvrages phare de l'Abbé Joseph Reyre. Il semble que cet ouvrage ait été commencé en 1768 à Eyguières. Il faudra donc à Joseph Reyre plus de dix ans, certainement entrecoupés de périodes creuses, pour rédiger ce livre dont la première édition sortira en 1780 chez un imprimeur libraire d'Avignon.
Notons que cette première édition est inconnu de l'ensemble des bibliographies qui concernent Reyre. Elles mentionnent la deuxième édition sans parler de la première. Seul Jean-Noël Pascal a émis l'hypothèse d'une première édition en 1786 ou 1785, juste avant la deuxième. C'est au hasard des recherches que j'ai trouvé la trace de l'édition de 1780, première édition, dans le catalogue de la bibliothèque nationale d'Autriche! Le hasard a voulu que peu de mois plus tard un exemplaire était mis en vente... finalement je suis un peu l'inventeur de cette information perdue au cours du temps.
Alors que Reyre est manifestement l'auteur de cet ouvrage, il se présente simplement comme l'éditeur de ces lettres qui lui ont "été remises". Pourquoi se retrancher derrière ce simple rôle d'éditeur? Le sujet du livre n'était pas sulfureux, au contraire. Pourquoi donc tant de mystère?
Le prénom de l'héroïne - Hommage à la famille de Sade d'Eyguières? En 1770, Jean Baptiste Joseph David de Sade (1749-1846), épouse Marie Françoise Emilie (ou Amélie) de Bimard, fille de Pierre Annibal de Bimard et de Marie Élisabeth Amélie Pape de Saint-Auban, marquise de Montbrun. Ils auront entre autres enfants: Généreuse Amélie de Sade, née à Eyguières le 14 juillet 1774.
En 1785, Joseph Reyre se rend à Paris, chez les Eudistes. C'est chez eux qu'il met la dernière main à la deuxième édition de son ouvrage qui paraît en 1786. Cette deuxième édition diffère de la première édition par l'ajout des lettres que la fille écrit à sa mère. Lors de la première édition, Joseph Reyre n'avait pas cru bon de les intégrer car pour lui elles ont "paru beaucoup moins intéressantes, & beaucoup moins instructives que les lettres de la mère". Dans cette deuxième édition, il a intégré ces lettres car "la plupart des jeunes demoiselles qui ont lu cet ouvrage, ont paru les souhaiter avec tant d'ardeur, que j'ai cru devoir sacrifier mes répugnances à leurs désirs". |
| | Deux exemplaires de l'Ecole des Jeunes Demoiselles - 1780 - Jean Aubert (Avignon) |
| | Ecole des Jeunes Demoiselles - 1780 - Jean Aubert (Avignon) |
| | Ecole des Jeunes Demoiselles - 1780 - Jean Aubert (Avignon) |
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| | Ecole des Jeunes Demoiselles - 1780 - Jean Aubert (Avignon) |
| | Ecole des Jeunes Demoiselles - 1780 - Jean Aubert (Avignon) |
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| | EJD - 1786 - Varin |
| | EJD - 1786 - Varin |
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| | EJD - 1786 - Varin |
| | EJD - 1786 - Varin |
| | EJD - 1786 - Varin |
| | EJD - 1786 - Varin |
| | EJD - 1786 - Varin |
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| | EJD - 1786 - Varin |
| | EJD - 1786 - Varin |
| | EJD - 1786 - Varin |
| | EJD - 1786 - Varin |
| | EJD - 1786 - Varin |
| | EJD - 1786 - Varin |
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| | EJD - 1825 - Rusand |
| | EJD - 1825 - Rusand |
| | EJD - 1825 - Boiste et Dufour |
| | EJD - 1825 - Boiste et Dufour |
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| | EJD - 1825 - Boiste et Dufour |
| | EJD - 1825 - Boiste et Dufour |
| | EJD - 1825 - Boiste et Dufour |
| | EJD - 1825 - Boiste et Dufour |
| | EJD - 1825 - Boiste et Dufour |
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| | EJD - 1854 - Lefort (Lille) |
| | EJD - 1854 - Lefort (Lille) |
| | EJD - 1854 - Lefort (Lille) |
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| | | | | Anecdotes Chrétiennes - 1854 - Lefort (Lille) |
| | Anecdotes Chrétiennes - 1865 - Mame (Tours) |
| | Anecdotes Chrétiennes - 1870 - Ardant (Limoges) |
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| | Prônes Nouveaux en Forme d'Homélies |
| | | Petit Carême en forme d'Homélies |
| | | Année Pastorale | L'Année Pastorale est une compilation des trois titres édités lors des années précédentes:
- Les "Prônes nouveaux en forme d'homélies"
- Le "Petit carême en forme d'homélies"
- Le "Supplément aux prônes et petit carême en forme d'homélies"
Cet ouvrage posthume n'aura qu'une seule édition en 1813 chez Pitrat, à Lyon. Il connaîtra au total 14 impressions jusqu'en 1864. Parmi celles-ci, il y aura deux impressions irlandaises sous le titre de "Pastoral year" (en 1857 et 1860 à Dublin chez James Duffy and sons). |
| | Année Pastorale - 1813 - Pitrat (Lyon) & Audot (Paris) |
| | Année Pastorale - Carême - 1813 - Pitrat (Lyon) |
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