Waldmann

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Que vient faire un "christ de buis" dans la généalogie familiale Waldmann? Je vous invite à lire les quelques lignes qui suivent pour découvrir une anecdote survenue à Emile Waldmann.

Dorothée Perret, la mère des trois frères Waldmann, avait un cousin germain dénommé Jean François Régis Cattet. Celui-ci , né en 1786 à Neuville sur Saône, fut curé puis vicaire général de l'église St Paul de Lyon.

Emile Waldmann allait régulièrement lui rendre visite et plus particulièrement à partir du jour où le curé, malade, dû se résigner à garder sa chambre. Au cours de l'un de ces occasion l'abbé dicta un testament à Emilen et dans celui-ci, il lui demanda de noter qu'il lui léguait la pièce qu'il voulait choisir "parmi mes quelques tableaux et mes oeuvres d'art".

Quelques temps plus tard, le 31 mai 1865, l'abbé meurt. Dès le lendemain des funérailles, la nièce de celui-ci, sa légataire universelle, vient trouver Emile en lui apportant un christ sculpté en bois: "C'est la pièce ... qui m'a paru la plus remarquable parmi les objets d'art laissés par mon oncle, je te prie, mon cher Emile, de l'accepter en souvenir de lui".

Emile accepte le don et quelques années plus tard l'amène dans son propriété de campagne, dans quelque recoin... jusqu'en 1884.

A cette époque une vente d'objets d'art se déroule à Lyon. Dans cette collection se vendaient trois christs, dont l'un aurait, selon les dires une grande valeur. Par curiosité, Emile court voir ces christs et quand il voit "le Christ dont on faisait grand cas, la  supériorité du mien me parut tellement manifeste que je courus à la campagne pour le chercher et le comparer".

Emile réunit quelques amis pour avoir leur sentiment et tous admirent la statue et affirment qu'elle autrement plus belle que les statues en vente. L'un des amis inspecte mieux la statue et fini par découvrir une inscription : Fecit Jean Guillermin.

Ils consultent le Larousse et voient que Jean Guillermin est l'auteur du Christ d'Ivoire d'Avignon et que ce dernier avait fait un autre Christ, en buis, … et qui avait disparu depuis la Révolution.

C'est pour Emile tout à la fois la surprise et l'excitation. Après un échange épistolaire avec l'auteur d'un essai sur le Christ d'Avignon, Emile se rend avec son frère Jean Baptiste à Avignon pour rencontrer quelques spécialistes.

Il se rendent tout d'abord au musée Calvet pour admirer le Christ d'ivoire et la similitude entre les deux Christ conforte Emile sur l'origine de sa statue. La réunion étant venue Emile tire son " Christ de son écrin. L'acclamation fut unanime et l'authenticité  du christ de buis indéniablement reconnue et consacrée.

Ainsi, par le plus grand des hasard, Emile Waldmann se trouvait en possession d'une statue perdue depuis près d'un siècle, sculptée


Qui est Jean Guillermin ?

De Jean Guillermin, nous ne savons quasiment rien si ce n'est qu'il a laissé à la postérité deux chefs-d'œuvre : le Christ d'ivoire d'Avignon et le Christ de buis de Lyon. Jean Guillermin est certainement né à Lyon au début du XVIIème siècle (1629?). Il décède à Paris en 1699 "surpris d'une paralysie contre laquelle il se défendit".

En 1659, Jean Guillermin, se rendant en Italie, s'arrête à Avignon, "pressanti et arresté par le vice-recteur de la Compagnie des confrères de la Miséricorde, pour un grand crucifix pour ladite compagnie". Il sculptera ainsi le Christ d'ivoire, daté de 1659, et que possède encore le musée d'Avignon.


Comment la statue a t-elle pu aboutir entre les mains de l'Abbé Cattet ?

Le Christ de buis a certainement été fait postérieurement au Christ d'ivoire, certainement en 1662. Contrairement au Christ d'ivoire, le lieu de création de l'oeuvre et son parcours sont totalement inconnus.

Nous retrouvons sa trace au cours de la Révolution, à Lyon. A cette époque, les pénitents furent aidés par un couple lyonnais. Un des derniers pénitents donna le christ au couple en remerciement de leur dévouement. A son tour, l'épouse de ce couple, devenue âgée et dans le dénuement, est aidée par l'abbé Cattet ... à qui elle donne l'oeuvre pour le remercier: "Monsieur le curé, prenez ce crucifix, il me vient des Pères de la Miséricorde, il vous revient à vous qui avez été miséricordieux.


Sources:
  • Simple déposition pour servir à l'histoire du christ de buis de Jean Guillermin, Emile Waldmann, Lyon & Paris, 1890
  • Le Christ en buis de Jean Guillermin, Aug. Canron. Avignon, 1884, in-8°
  • Le Christ de buis de Jean Guillermin, lettre de M. A. Steyert
  • Découverte d'un Christ en buis de Jean Guillermin, Abbé F. Guinand, 1884, 23 pages


 
   

mise à jour:  mardi 12 février 2013Cliquez ici pour vous abonner à ce flux RSSPour me contacter: postmaster@st-antonin.fr