Guerrier Clémentine




Fraïssé

Un an après le décès des deux premiers enfants du couple, naît "Clémentine" Marguerite Bonaventurine. Elle voit le jour à Perpignan le 14 juillet 1843.

Le 6 juillet 1864, à 21 ans, elle épouse Henri Simon Guerrier, son aîné de 6 ans. Celui-ci est alors régent de rhétorique et de philosophie au collège de Grasse dont le père de Clémentine était le principal. Ensemble, ils auront 7 enfants.

Selon sa soeur Marie-Cécile (Epouse Giraud), Clémentine était "maestrisou": usant de son droit d'aînesse elle avait coupé une grosse mèche de cheveux de sa soeur Gabrielle pour se faire un "postiche".

Henri Simon Guerrier est né à Mêle sur Sarthe dans le département de l'Orne où son père était jeune instituteur.

Après avoir été régent de rhétorique à Grasse, Henri ira successivement à:
  • En 1857, sortie de l'Ecole Normale Supérieure.
  • Affectation à Grasse comme professeur. Le 3 novembre 1862, il est nommé régent du même collège, d'abord pour la classe de seconde puis pour la classe de rhétorique et de philosophie.
  • Le 28 septembre 1865, il est nommé régent du collège de Meaux. Il y restera jusqu'au 19 avril 1871. Notons qu'en 1867, il devient membre de la société d'archéologie, sciences, lettres et arts de Seine et Marne (En 1869, il en faisait toujours partie). Henri Guerrier est à Meaux lors de la guerre de 1870 et il est aux premières loges lors de l'occupation de la ville. Le journal de l'association des anciens élèves de l'Ecole Normale Supérieure de 1896 note: "A l'occupation bavaroise succède l'occupation prussienne, pire encore. Le lycée fut envahi. Pour leurs ambulances, a dit M. Guerrier, résumant les faits, pour leurs infirmiers, leurs charretiers, leurs officiers et leurs diaconesses, les Prussiens s'emparèrent de tous les locaux, allumant  quarante-cin feux, brûlant
  • Montluçon (Allier), en 1871, au moins
  • Clermont-Ferrand (Allier), de 1873 à 1875 au moins
  • Foix (Ariège), inspecteur d'académie de 1878 à 1882
  • La Martinique, de 1882 à 1886
  • Oran (Algérie), de 1887 à 1890 (A part une mention de cette affectation dans un livre sur l'histoire de l'enseignement publique à La Martinique, aucun autre élément ne prouve qu'Henri Guerrier s'est rendu à Oran)
  • Laval (Mayenne), de 1890 à 1896




Henri GUERRIER


Au cours de sa vie Henri Guerrier écrivit plusieurs textes ou livres dont les références sont parvenues jusqu'à nous:
  • en 1879, Petites biographies littéraires et historiques pouvant servir de lectures et dictées à l'usage des écoles primaires..., publication Paris : C. Delagrave , 1879, In-18, 180 p. Réf BNF:  http://catalogue.bnf.fr/ark: /12148/cb30552627f
  • En 1885: Rapport présenté par M. le vice-recteur sur la situation de l'instruction publique à la Martinique au 15 octobre 1885, publication Fort-de-France : Impr. du Gouvernement , (s. d.), In-8° , 16 p. Réf. BNF:  http://catalogue.bnf.fr/ark: /12148/cb30552628s
  • en 1893: Un instituteur. Discours prononcés à l'inhumation de M. Jules Lemoine,... [Par MM. Toutain, H. Guerrier, Blanchet et Berson.], publication Laval : Impr. mayennaise , 1893, In-8° , 16 p., portr. Réf BNF:  http://catalogue.bnf.fr/ark: /12148/cb305526294 
  • en 1895: Galerie française. Mayenne, avec une préface de Jules Ferry, Collectivité secondaire Galerie française , Editeur scientifique, publication Paris : Curel, Gougis et Cie , (1895), In-18, 88 p., fig.. Réf BNF: http://catalogue.bnf.fr/ark: /12148/cb305526263


Cliquez pour agrandir l'imageHenriette GUERRIER. C'est l'aînée des enfants. Elle est née le 24 avril 1865 à Grasse où son père était régent du collège (Ses parents habitaient alors Avenue de la Place Neuve). On sait seulement qu'elle épousa Louis BARRAND qui en 1896 était capitaine d'artillerie de marine. Elle en eut au moins deux enfants:
  • Clément
  • Sophie

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Louis BARRAND jeune militaire
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Louis BARRAND lieutenant colonel
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Clément BARRAND
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Sophie BARRAND

Louis BARRAND


Le mari d'Henriette fut un brillant militaire.

Lors de la guerre 14-18, Louis Barrand met en oeuvre une tactique qui sera reprise plus tard dans un livre dont une nouvelle édition parut en 1932 (16 novembre) et préfacé par le général Gamelin: Tactique d'infanterie. Quatre cas concrets vécus avec le 2e bataillon du 82e régiment d'infanterie en cours de guerre de mouvement (mars-octobre 1918). Ce livre fut publié à Paris, Limoges, Nancy, impr.-édit. Charles-Lavauzelle et Cie. In-8, 218 p. et croquis. [24]. Cote BNF: http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31765079f 
Cliquez pour agrandir l'imageMarguerite GUERRIER. Elle épouse Léon Coste . Ils eurent au moins deux enfants:
  • Cécile
  • Henri
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Léon Coste
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Cécile Coste
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Henri Coste

Léon COSTE


Nous ne savons que peu de choses sur le mari de Marguerite Guerrier:

En 1879, il semble qu'il fut procureur de la république près le siège de Lombez.
Avant 1889, il est procureur général près la Cour d'Appel de La Martinique (Sa présence est certaine au 6 juin 1888 , date à laquelle il participe à un procès). En 1889, il est rapporteur au Congrès Colonial et déclare: "L'assimilation est faite dans les moeurs, la langue et les idées..."
Entre 1889 et 1893, il semble qu'il est conseiller à la Cour d'Appel de Paris
En 1893, il est nommé procureur général près la cour d'appel de Nancy. Il y reste au moins jusqu'en 1902.
A compter de 1902 et jusqu'en 1911 au moins il est procureur général à Alger. En 1905, Léon Coste est membre d'honneur de l'association "Vieil-Alger" créée la même année pour sauvegarder le patrimoine de la ville.
Cliquez pour agrandir l'imageLucien GUERRIER.


Cliquez pour agrandir l'imageClémentine GUERRIER.

Elle est née le 12 janvier 1871 à Montluçon. Le 21 avril 1892, elle épouse Edouard dit "Jules" d'Abbadie à Laval. De cette union, naissent au moins trois filles: Paulette, Simonne et Juliette. Il semble que Jules d'ABBADIE décède à Hai-Phong, au tonkin en 1904. Clémentine épousa en secondes noces le docteur Varenne. La version familiale indique plutôt que Clémentine quitta son époux (Divorça t-elle?) pour le docteur Varenne dont nous ne connaissons ni le prénom ni l'origine. Une photo de famille la représente chez elle (?) à Villecroze, en 1924, avec sa fille Juliette, son petit fils Henri et ses cousines. Pour une raison inconnue, mais certainement après le décès de son second époux, Clémentine  s'est rendue à Mostaganem en Algérie, peut-être chez l'un de ses enfants. Elle y décède en 1938 à l'âge de 66 ans.
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La vie en Indochine devait à cette époque être particulièrement dépaysante. et l'on imagine bien la vie "de rêve" que Clémentine a dû avoir malgré un climat un peu dur à supporter. Clémentine et Jules vivaient à Haïphong

Mes recherches m'ont permis de découvrir que Jules et Clémentine possédaient au moins deux maisons de villégiature à Do-Son, petit village de bord de mer distant de 25 kilomètres de Haïphong.

Dans Souvenir de DOSON (Petite revue trouvée dans les archives familiales) nous en donne une description: "C'est à Do-Son que, pendant le terrible été du Tonkin, les fonctionnaires et les colons fortunés envoient leurs femmes et leurs enfants respirer la brise et prendre des bains de mer. Ils viennent eux-mêmes les y rejoindre aussi souvent que possible, généralement le samedi pour les quitter le lundi..."

Plus loin (page 18), l'on trouve la mention des maisons d'Abbadie: "Do-Son compte une soixantaine de maisons européennes et trois hôtels, très fréquentés pendant la belle saison. Les principales villas sont situées sur les collines. A proximité du phare de Hon-Dau, ce sont les villas Mathurin, propriété du gouvernement, la Villa Mandarine appartenant à MM. Marty et d'Abbadie, celle de M. Gallois et la Villa princière des Pins, ainsi nommée parce que des conifères lui forment une agréable ceinture de verdure et répandent leur ombre épaisse et leur odeur salutaire tout à l'entour; elle appartient à M. d'Abbadie".

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Paulette, Simonne et Juliette D'ABBADIE
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Paulette, Clémentine et Juliette D'ABBADIE
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Famille d'Abbadie - Tantes et Cousines réunies à Villecroze (VAR)


Edouard Henri d'Abbadie - Une vie bien courte

Edouard Henri d'Abbadie est né à Haïphong le 17 février 1883. Lorsque la guerre de 14-18 se déclare, il habite à Lorient avec sa mèe et son beau-père Georges Varenne. Il est incorporé au 62ème régiment d'infanterie, part au front dans les premiers jours du mois d'août 1914 et meurt le 26 août suivant lors de son premier affrontement avec les allemands. Il avait à peine 21 ans et demi.

Le corps d'Edouard Henri est rapatrié à Lorient. Il est enterré dans le carré militaire du cimetière Carnel (Carré 50 bis, tombe n°137).

Le journal de marche du régiment nous donne les détails de cette guerre, qui fut bien courte pour Edouard (Source: journal de marche du 62ème régiment d'infanterie, Editions CHARLES-LAVAUZELLE, Paris et Limoges, 1920)

""Au cours d'une prise d'armes passée avant le départ, le colonel Costebonnel qui commande le régiment, dans une harangue empreinte du plus pur patriotisme, indique à tous le chemin du devoir et la grandeur du sacrifice que la Patrie attend d'eux. Un immense cri de "Vive la France" répond à ces nobles paroles.

Le 7 (ou le 8 à 4h.) août, le 62ème R.I. s'embarque à Lorient. Le trajet de la caserne à la gare (sous une pluie terrible) est, pour le régiment, une véritable marche triomphale. Une foule émue l'entoure et l'acclame sans discontinuer. Le sous-préfet, la municipalité et toute la population lorientaise se trouvent à la gare pour saluer le drapeau et les bataillons qui partent pour la frontière.

Les soldats sont animés d'un enthousiasme indescriptible; des cris de joie s'élèvent de toutes parts, on a l'impression que chacun s'apprête à faire consciencieusement son devoir pour défendre le sol sacré de la Patrie menacée et déjà envahie.

Le train réalise l'itinéraire Nantes, Le Mans, Chartres, Reims, Verdun en plus de 36 h. En cours de route, à Versailles, le régiment apprend la prise de Mulhouse. Cette nouvelle soulève de nombreux cris d'enthousiasme.

Dans la soirée du 9 août, (22h.) le régiment débarque à Châtel-Chéhery (Ardennes); aux confins de la forêt de l'Argonne, près d'Apremont.

Le 10 août, le 62ème R.I. (après une marche sous un soleil épouvantable) cantonne à Germont et à Belleville (3ème bataillon).

Le 11 août, les marches de concentration commencent.

Le 62ème régiment se porte dans la direction de Sedan, et atteint Noyers (au sud de Sedan), le 15 août.

Le 16 août, à 8h.30, un peloton de la 8ème compagnie est envoyé à Bazeilles en soutien de la cavalerie divisionnaire opérant sur la rive droite de la Meuse en liaison avec la 21ème D.I.

A 13h.15, la 9ème compagnie est dirigée sur Vadelincourt pour reconnaître les passages de la Meuse ; à 16h.15, le régiment, qui fait partie de l'avant-garde de la division, se porte sur Muno par Douzy, Pourru St Rémy et Messincourt. Il atteint Muno (Belgique) à 22h.15 où il s'installe en cantonnement d'alerte couvert par le bataillon Voilliard qui prend les avant-postes.

Le 17 août, à 6h.15, l'avant-garde de la division reçoit à Muno l'ordre d'occuper Escombres (France) et les hauteurs d'Escombres pour couvrir la division; à 7h.15, le régiment quitte Muno pour Escombres où il s'installe en cantonnement d'alerte.

Le 18 août, à 4h., le régiment, qui a reçu la mission d'organiser la position, en vue d'une première résistance sur les lignes nord et est d'Escombres pour forcer l'ennemi à un déploiement prématuré, sans se laisser accrocher, commence les travaux de défense qui sont terminés à 11h..

Le 20 août, la division marche offensivement vers le nord. Le 62ème formant avant-garde de la division quitte Escombres à 19h.30 et se porte jusqu'à Auby en Belgique par Dohan, où il passe la nuit.

Le 21 août, la marche offensive continue et le régiment arrive à Bertrix à 16h. où il cantonne en se couvrant par des avant-postes.

Le 22 au matin, un petit poste de la 12ème compagnie aperçoit une patrouille de cavaliers allemands; il la repousse par son feu.

Vers 10h., deux avions ennemis apparaissent à très faible hauteur; les avant-postes ouvrent le feu sur eux, l'un des appareils est descendu, mais l'autre réussit à rentrer dans ses lignes.

Vers midi, la division reprend la marche en avant. Le régiment se dirige sur Paliseul où il doit cantonner; mais, avant d'atteindre cette localité, on entend la fusillade, une action se déroule, plus au nord, à quelques kilomètres. Le général de division pousse le 62ème sur Messin (Maissin) pour appuyer les régiments déjà engagés. Le bataillon Voilliard forme l'avant-garde.

Les Allemands ont mis le feu à Messin (Maissin). Arrivé à 4km. au sud de cette ville, on entend le bruit du canon et celui de la fusillade qui augmentent d'intensité. Sur la route, des civils fuient, des blessés reviennent des lignes; ils appartiennent au 2ème régiment de chasseurs à cheval, au 19ème R.I., au 118ème et au 116ème. La division est déjà engagée, c'est la bataille.

Le 62ème quitte sa formation de marche et prend une formation articulée à l'ouest de la route, puis, par une marche d'approche il se dirige sur Messin. Le terrain est boisé et difficile; les unités sont en butte aux feux de l'artillerie allemande, puis de l'infanterie qui occupe très solidement Messin.

Le régiment débouche de la zone boisée après avoir dépassé la route d'Our. Le feu de l'infanterie allemande devient à ce moment extrêmement violent, un ennemi invisible, en position sur les hauteurs de Messin, avec un grand nombre de mitrailleuses, ouvre un feu nourri sur toutes les fractions qui essaient de descendre sur cette localité ; l'élan de nos bataillons vient se briser contre cette forte défensive, ils subissent des pertes sérieuses. Cependant, malgré l'intensité du feu de l'ennemi, les 1ère et 3ème compagnies et des éléments du régiment réussissent à progresser jusqu'à 600 mètres environ de Messin. Vers 19h., le clairon sonne la charge, les hommes s'élancent dans un élan irrésistible à l'assaut, Messin est pris: 60 prisonniers restent entre nos mains.

Entre temps, vers 17h., les 2ème et 4ème compagnies, réserve de D.I., sont alertées. Un lieutenant du 35ème d'artillerie vient prévenir le capitaine Weisbecker, commandant le demi-bataillon, que les batteries sont compromises. Les 2ème et 7ème compagnies mettent baïonnette au canon et chargent résolument l'ennemi avec lequel elles engagent une lutte corps à corps autour des caissons, dépassent les batteries et s'engagent dans un bois fortement tenu par l'ennemi; accueillies par un feu terrible d'infanterie et de mitrailleuse, qui les prend de front et de flanc, elles sont obligées de rétrograder. Mais leur vigoureuse attaque arrête l'avance de l'ennemi et permet de dégager plusieurs de nos pièces d'artillerie.

Pendant la nuit, les éléments du 62ème qui ont pu pénétrer dans Messin, couchent dans le village et s'y organisent et réussissent même à repousser trois contre-attaques ennemies.

Mais, vers 8h., un avion ennemi survole Messin; peu de temps après son arrivée, l'artillerie ennemie déclenche un violent bombardement et l'infanterie allemande attaque fortement la localité. Dans la nuit, notre artillerie s'est retirée sur Bouillon; les quelques fractions d'infanterie qui tiennent encore le village, trop faibles pour résister et sans espoir d'être secourues, sont obligées, vers 10 h., de battre en retraite pour éviter d'être cernées. Elles se retirent sur Bouillon où elles rallient le régiment.

Dans cette première et dure journée de bataille un grand nombre d'officiers et de soldats tombèrent glorieusement mais non sans avoir fait subir à l'ennemi des pertes plus lourdes.

Le 24 août, à 5h., la division bat en retraite sur la Meuse. Le régiment se dirige par Illy et Givonne sur Sedan, où il passe le fleuve. Il cantonne à Vadelincourt.

Le 25 août, le régiment est alerté à 4h.. Il reçoit l'ordre de mettre en état de défense et d'occuper la position Noyers, Vadelincourt et Fresnois avec mission d'interdire en outre les passages de la Meuse. A 9h.30, l'artillerie ennemie commence un tir court. A 10h.15, notre artillerie répond.

L'ennemi pousse des éléments vers le pont du chemin de fer de Bouillon imparfaitement détruit, mais la violence de notre feu d'infanterie et d'artillerie oblige ses éléments à se replier dans les rues de Sedan. L'artillerie lourde allemande entre en action et contrebat nos batteries de 75 en position vers la Marfée. Le régiment maintient ses positions toute la journée et bivouaque sur place.

Le 26, de bon matin l'ennemi démasque une nombreuse artillerie qui bat tous les plis et replis du terrain. Notre artillerie, violemment prise à partie, ne peut répondre. Profitant de ce déluge d'obus, l'infanterie allemande, qui a réussi à passer la Meuse dans la presqu'île d'Ige, prononce son action à l'extrémité gauche du front tenu par le régiment et en dehors de ce front; en face de ce dernier, l'adversaire ne fait aucune tentative de passage. Vers 15h., de sérieuses forces d'infanterie allemande sont accrochées avec les nôtres.

Pendant que, sur le front de Vadelincourt, le bombardement continue toujours avec la même violence, l'infanterie ennemie presse vivement notre gauche, bouscule les faibles forces qui à s'opposent à sa progression et s'empare de Fresnois. Entre 16 et 17h., la fusillade se fait nettement entendre derrière la position de Vadelincourt qui doit être abandonnée.
""

Le 62ème, tourné sur sa gauche, à 19h.30 reçoit l'ordre de se replier sur Château-Rocan (sud-ouest de Chéhery).

Le mouvement commence immédiatement pour les fractions de Vadelincourt et s'exécute en bon ordre malgré la violence du feu de l'ennemi et la traversée des bois de la Marfée fortement fouillés par l'artillerie adverse.

Les compagnies de gauche font face à l'attaque et essaient de limiter les progrès de l'ennemi. Le 3ème bataillon reçoit directement du général commandant la 22ème D.I. l'ordre d'exécuter, en liaison avec le 65ème R.I., une contre-attaque sur le Fresnois.

Ce mouvement est arrêté par un feu très violent de l'artillerie et surtout de l'infanterie ennemie, qui tient déjà les lisières nord des bois de Fresnois et de la Marfée. Mais l'héroïque résistance de ces éléments permet aux autres fractions du régiment, engagées dans les bois touffus de la Marfée, d'en sortir et de se reformer au nord-est de la ferme de Saint-Quentin.

A 14h., le 62ème est reporté à l'attaque dans la direction de Chevenges, où quelques fractions parviennent à pénétrer (8ème et 11ème compagnies), mais le gros ne peut déboucher du bois qu'à la nuit tombante.

C'est sans aucun doute pendant cette attaque, que Edouard Henri est mortellement blessé

A 21h., le régiment occupe Chevenges avec le 2ème bataillon et quelques compagnies des 1er et 3ème bataillons. Dans la nuit, il reçoit l'ordre d'évacuer ce village et de se porter dans la direction de Chéhery. Les éléments du régiment bivouaquent vers Chéhery et la ferme de Saint-Quentin (2ème bataillon).

Jules D'ABBADIE

Cliquez pour agrandir l'imageLe mari de Clémentine mérite un encart particulier. Il fait partie des pionniers de la colonisation du Tonkin. Armateur, il était associé avec un nommé Marty dans les Messageries fluviales du Tonkin.

Claire Villemagne, dans une communication (colloque "L'esprit économique impérial") sur "Les chambres de commerce du Tonkin, 1884-1894 : Sociabilité culturelle ou mission économique ?" écrit: "Jules d'Abbadie est directeur des Messageries fluviales du Tonkin, en association avec Marty. D'abord marchands d'outils au Tonkin, ils dirigent des ateliers navals d'où sortent de nombreux vapeurs naviguant sur les fleuves du Tonkin. Ils produisent également toutes sortes de matériaux en fer pour la construction (charpentes, poutres…). Le rôle de cette entreprise est cruciale : dès le début de la conquête, il paraît indispensable de profiter des nombreux cours d'eau, pour pénétrer plus avant dans ce pays. L'absence totale de routes, les nombreux marécages et rizières constituent une entrave perpétuelle à la communication rapide entre les différentes villes. Et c'est à Marty et d'Abbadie que revient l'honneur d'avoir organisé les premiers une importante flottille de rivières, constituée de différents modèles de chaloupes, les Messageries fluviales du Tonkin.".

Les Bâteaux des Messageries Fluviales



Cliquez pour agrandir l'imageHenri Guerrier


Cliquez pour agrandir l'imagePaul GUERRIER


Cliquez pour agrandir l'imageGeorges GUERRIER


Le 3 avril 1905, Georges est toujours en Indochine: le Gouverneur général de l'Indo-Chine le nomme agent temporaire à la Direction de l'agriculture (Cf: Agriculture pratique des pays chauds, 1905)
Guerrier Clémentine
   

mise à jour:  mardi 12 février 2013Cliquez ici pour vous abonner à ce flux RSSPour me contacter: postmaster@st-antonin.fr